Collège Edouard Herriot | BQ+A

Le collège Edouard Herriot est situé dans la périphérie dijonnaise dans un site où se juxtaposent les échelles du grand ensemble et du tissu pavillonnaire (lignes et points). L’identité du bâtiment public se lit par contraste, le collège se présentant comme une sorte de nappe très épaisse dont le rez-de-chaussée est creusé par des patios et l’étage travaillé par des redents. Ces dispositifs orientent le bâtiment par rapport à son contexte urbain et paysager et ils laissent la lumière pénétrer dans la grande épaisseur du plan. Le hall et le préau, éclairés par de grandes « colonnes de lumière », occupent la presque totalité de cette épaisseur et, ponctuellement, la totalité de la hauteur de l’édifice. Les circulations principales continues de façade à façade, à chaque étage, permettent de lire la dimension longitudinale de l’édifice. La proportion généreuse de ses espaces (la hauteur des salles de classe est de 4m) et son unité matérielle sont les principales caractéristiques de ce bâtiment. Les façades sont revêtues par un contre-mur en brique qui permet de conserver une dimension tectonique malgré l’isolation par l’extérieur ; à l’intérieur, la structure en béton armé est ainsi visible dans tous les espaces de circulation. Les parois des espaces dédiés à l’enseignement sont revêtues par des lambris en bois. Ces principes illustrent notre volonté d’offrir une approche architecturale et non techniciste des préoccupations environnementales : la compacité du plan contribue à la réduction des déperditions énergétiques la grande hauteur des espaces favorise l’éclairement naturel et la qualité de l’air l’usage de matériaux naturels et/ou bruts, comme la brique, le béton et le bois, limite l’impact environnemental de la construction, et confère à cet édifice une résistance véritablement « durable » Les matériaux : béton + bois + brique Ces trois matériaux ont presque suffi à construire le bâtiment. Ce sont des matériaux recyclables et naturels, même si le béton est le résultat d’une transformation plus complexe. Réduire le nombre des matériaux est un souci constant pour nous. D’une part, afin de créer une ambiance unitaire et calme, d’autre part, afin de limiter les joints entre matériaux qui sont le lieu de fréquentes pathologies. Evidemment, il a fallu aussi employer quelques autres matériaux pour répondre à tous les besoins : du verre cellulaire pour l’isolation des toitures, des membranes en bitume élastomère pour étancher les toitures et des végétaux pour les protéger, de la laine minérale recyclée pour isoler les façades, des cloisons en plaque de bois / ciment pour cloisonner de manière légère certains espaces et répondre aux besoins de flexibilité de certaines zones fonctionnelles, de minces tôles d’aluminium pour recouvrir les menuiseries extérieures en bois afin qu’elles n’aient pas besoin d’entretien régulier, du carrelage dans les zones de sanitaires, du métal pour les gardes corps et mains courantes. Performance thermique Ce bâtiment répond au classement T.H.P.E (Très Haute Performance Energétique, soit 20% au-dessous de la Réglementation Thermique 2005), performance obtenue sans installation technique complexe de type ventilation double flux. Toutefois, il faut noter que les modèles de calcul thermique ne tiennent pas compte des capacités isolantes du mur en brique et de sa lame d’air, et il est presque certain que la performance réelle du bâtiment sera supérieure à celle déterminée par les calculs. Une attention particulière a été aussi apportée à l’étanchéité à l’air des façades et de récents essais réalisés in situ ont montré des résultats supérieurs aux attentes du label B.B.C. (Bâtiment Basse Consommation).