Hylton / Toulouse | padovani maurice
Shoe shop Toulouse / France / 2010
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Boutique de chaussures.
Absence de vitrines spécifiques. La réserve est visible depuis la surface de vente. Un partie importante des chaussures est exposée sur des tiges d'acier dont les supports sont collés sur le verre de la devanture et de la paroi séparant la surface de vente de la réserve. Les autres chaussures sont exposées sur les mêmes tiges inox fixées sur des parois de couleur vive. La répartition des couleurs est aléatoire, le rythme également. la largeur des bandeaux est calculée pour que les chaussures soient exposées sans chevauchement sur les couleurs.
Les miroirs interrompent les panneaux colorés sur toute leur hauteur et troublent la perception des parois.
Sièges et podiums sont fabriqués avec la même technique: le foam-coat.
Les couleurs font partie de la gamme Pantone® et se retrouvent sur les parois.
Concept détaillé:
le «style» architectural du concept «HYLTON» est une composante
du projet très secondaire, en tout cas au niveau de la
réflexion.
L'hypothèse de la « décoration » en est évacuée, comme toute
symbolique ou référence culturelle ou sociale.
C’est la moindre des choses, de proposer un projet en phase sur
le plan esthétique avec le goût commun de son époque.
Le projet s'articule dans un environnement au chromatisme très
contrasté avec un principe simple:
Une opposition fondamentale entre un brun profond pour tout ce
qui n’est pas support du produit, tout ce qui est «technique»,
et un éventail de couleurs saturées pour tout le reste, sans
autre souci d'appareillage que la confrontation des mitoyens.
une couleur n'est retenue que pour ses qualités propres,
préalablement à toute composition.
Le brun est traduit de diverses manières suivant la boutique à
aménager: soit il est le vecteur d'un raffinement soutenu, et
c’est du placage de bois véritable «Wengé», soit l’environnement
global se prête moins à ce raffinement et c'est du panneau
simplement stratifié ou de la couleur appliquée sur des parois
ou des plafonds.
Les couleurs ne peuvent être choisies que dans une vaste gamme,
Pantone est préférée à RAL, trop réduite.
L’ambiance lumineuse est également très contrastée: fort niveau
d’éclairement direct sur le produit et presque rien autour. Le
plafond est peint dans le même brun que tous les autres
dispositifs techniques et participe de cet effet de contraste.
Le concept de marchandisage «Hylton» se développe selon
plusieurs principes, le premier d’entre eux étant que l’ensemble
du dispositif architectural a pour seul objectif de participer
du processus global de vente des chaussures.
Toutes les propositions s’articulent et se répondent, chacune
est un corollaire de l’autre.
Ainsi, la première proposition concrète, la devanture, limite
territoriale de la boutique et première interface avec le
client est-elle le premier vecteur de cet objectif sans
compromis.
Les chaussures ne peuvent être exposées ni plus tôt ni plus
près:
Elles seront disposées contre la face interne de la vitre de la
devanture.
Pour satisfaire cette exigence théorique, il fallait un
concept technique adapté et innovant:
Les chaussures sont disposées selon une trame régulière sur des
barres d’acier qui sont elles-mêmes vissées sur des supports
directement collés sur le verre.
Le résultat est simple et spectaculaire: les chaussures
paraissent suspendues dans le vide, l’effet est saisissant,
évident et mystérieux.
Le mystère naît de sa propre mise en œuvre.
Cette présentation verticale, frontale, sur la devanture, créant
une paroi perméable seulement constituée de la transparence du
verre et de la matérialité des chaussures rend caduque
l’éventualité d’une «mise en scène» de la vitrine qui userait
d’autres richesses, compétences ou facultés que celles du seul
produit.
Dit autrement, il n’y a plus nécessité de recourir au service
d’un étalagiste. (on voit là les conséquences pour la vie même
de l’outil-boutique, la tranquillité budgétaire, morale et
sociale de son manager).
L’animation de la vitrine de devanture devient à la portée de
tous et de chacun qui participe à la vie de la boutique:
il suffit de poser les chaussures sur leurs supports, en
supposant même que le sens importe peu.
Disposer la chaussure sur la semelle pour montrer la tige, mais
aussi bien sur la tige pour montrer la semelle, et pourquoi pas
sur le côté, tout est possible, puisque aucune interprétation
n’est possible.
cette «vitrine» ainsi créée fonctionne de la même manière quand
on est à l’intérieur de la boutique: le client a le même rapport
visuel à l’objet exposé, l'accès au produit n'étant possible
qu'à l'intérieur.
le client qui est à l’intérieur et qui regarde la vitrine
devient participant vivant de la devanture, (on sait la force de
l’impact commercial d’une présence humaine perceptible depuis
l’extérieur, rue ou mail de centre commercial).
Ce dispositif est une réponse à l'éternelle question:
Comment aménager les vitrines en devanture?
Raconter des histoires, et s'user en scénarii sans cesse à
renouveler et obsolètes à peine proposés?
Compter sur la notoriété de la marque en fermant les vitrines à
la vue des passants pour ne présenter qu’un logo à défaut d’une
quelconque mise en scène purement publicitaire?
La devanture doit être transparente, l’ensemble de la surface de
vente doit être perçue comme une seule et immense vitrine. Le
choix de l’opacité est une faillite conceptuelle.
Le dispositif de présentation des chaussures à l’intérieur de
l’espace de vente est unique et permanent.
Ainsi, comme on présente les chaussures sur la vitre de la
devanture, on utilise le même dispositif sur les parois opaques:
les chaussures sont simplement posées sur des tiges d’acier
fixées sur les parois.
Cette méthode n’est pas nouvelle et on en connaît les bénéfices
majeurs: facilité de mise en place, grande lisibilité du
produit, confort d’accès pour la clientèle...
Les seules parois qui ne présentent pas de chaussures sont
revêtues de miroirs, dont la destination est double: ils
permettent l’évaluation des choix et ils reflètent
l’environnement.
Le concept n’est pas cependant pas fermé et permet des
variations:
À Aix-en-Provence , la paroi derrière la caisse est équipée
d’étagères lumineuses,
À Plan de Campagne, la caisse est face à l’entrée, et l’enseigne
principale est sur le panneau arrière.
À Marseille, rue de la République, le concept a dû évoluer en
fonction de la taille inhabituellement importante du local qui
imposait, sauf à multiplier les sources lumineuses, d’avoir des
surfaces claires, réfléchissantes et en grande quantité.
Les parois opaques ainsi que le mobilier en îlot sont donc de
couleur blanche dans ce magasin,
La couleur y est cependant fortement représentée: des alvéoles
de taille et de couleur différentes viennent régulièrement
rythmer les parois blanches. Ces alvéoles permettent de mettre
l’accent sur un produit particulier, comme dans un écrin.
Comment traiter la réserve?
-La valeur de la surface commerciale est extrêmement élevée.
-La surface affectée à la réserve dans les magasins de
chaussures est proportionnellement plus élevée que dans tout
autre commerce.
-Il n’est pas possible d’intégrer la réserve à la surface de
vente, car on serait en ce cas dans un concept déjà existant
(San Marina) et bas en termes d’image (le stock disponible à la
clientèle, c’est au mieux la grande distribution, au pire le
marché forain).
Malgré ce, il faut que l’espace qui lui est consacré existe à
part entière dans la proposition commerciale.
Il faut donc montrer la réserve.
Comme il doit y avoir des chaussures sur toutes les parois, il
faut que la paroi derrière laquelle se trouve la réserve soit
transparente, comme la vitrine de la devanture.
Le bénéfice est multiple:
En termes d’espace, on a dilaté la surface commerciale perçue en
intégrant un volume habituellement caché et donc on a sur-
valorisé l’espace disponible sans dégrader une quelconque
fonctionnalité.
On a conforté la promesse faite à la clientèle: «nous avons tout
ce que vous pouvez voir dans la boutique et vous pouvez en
imaginer la disponibilité à la vue dans les boites rangées dans
la réserve».
En termes de fonctionnement interne, et pour tenir la promesse
d’image, la réserve doit être parfaitement tenue et demande un
effort constant et aisément contrôlable par l’ensemble de
l’équipe de vente grâce à la transparence des parois.
En termes de management, une nouvelle perspective s’ouvre
d’avoir intégré la réserve à l’espace commun: il n’est pas
envisageable, dans un environnement traditionnel, de faire
travailler du personnel exclusivement en réserve, sans que
celui-ci n’ait d’autre point de vue, tout au long de son
service, que celui des rayonnages qu’il a à parcourir.
En revanche, dès lors que la réserve se voit, celui ou celle qui
travaille dans cette réserve voit et est vu de la même manière
que le reste du personnel.
Dès lors, il est simple d’imaginer un partage rationnel du
travail entre les membres de l’équipe au contact de la clientèle
et le personnel en réserve, les seconds approvisionnant les
premiers sans que ceux-ci perdent pendant de longs moments le
contact avec la clientèle en allant en réserve.
Il suffit de ménager des ouvertures dans les parois pour que
passent, dans un sens comme dans l’autre, les boites de
chaussures réclamées par les uns et restituées par les autres.
La communication entre tous se fait au moyen de systèmes audio
autonomes.
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Boutique de chaussures. Absence de vitrines spécifiques. La réserve est visible depuis la surface de vente. Un partie importante des chaussures est exposée sur des tiges d'acier dont les supports sont collés sur le verre de la devanture et de la paroi séparant la surface de vente de la réserve. Les autres chaussures sont exposées sur les mêmes tiges inox fixées sur des parois de couleur vive. La répartition des couleurs est aléatoire, le rythme également. la largeur des bandeaux est calculée...
- Year 2010
- Work started in 2010
- Work finished in 2010
- Main structure Mixed structure
- Client groupe Hylton
- Status Completed works
- Type Shopping Malls / Showrooms/Shops
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