// Desseins avec SketchUP, depuis 2010. | vers une (pédagogie de l') architecture (intérieure & du D.E.) // Noël Fressencourt

(…)

Avant d’écrire l’homme a dessiné (et peint) sur les parois des grottes.

Plus qu’une simple trace c’est un indice signifiant.

Il est extériorisation de l’être créateur.

Le dessin est geste et œuvre à la fois.

En un trait il décrit une limite voire un monde.

En une ligne il évoque l’érotisme d’une forme…

En somme, apprendre à dessiner c’est avant tout enseigner son intérêt, son sens et d’une certaine façon sa supériorité créative dès lors qu’il s’agit du « dessin à la main ».

Paradoxale peut sembler cette façon de consacrer le dessin à la main dans un livret consacré à l’apprentissage d’un logiciel de DAO/CAO.

Pour autant, il est selon moi indispensable d’insister sur le dessin à la main afin d’en redorer sa vertu créative.

Lui seul prolonge et anticipe organiquement la pensée et la mémoire ; la troisième mémoire selon André Leroi-Gourhan.

Appuyer et incliner son crayon engage davantage (esprit et corps) que savoir où et comment cliquer… Car l’unique maîtrise d’un outil n’est pas synonyme de la maîtrise d’un projet, d’une ouverture d’esprit, de créativité.

Seul le dessin à la main garantit l’expression de la pensée créative ! Lui seul rend compte du doute, de la trajectoire d’une réflexion par la représentation du repentir (qui va bien au-delà de la tabula rasa nommé « Ctrl Z ») …

Si les logiciels de dessin que nous devons apprendre pour les enseigner ont l’avantage de permettre aux élèves de réaliser un travail propre, et osons le dire FINI, le dessin à la main quant à lui, corollaire de la pensée est par nature NON FINITO. En tout cas contribuons à ce qu’il le reste…

NF