WAVES - RABAT COSTLINE LANDSCAPE DESIGN | AsMa HaMada - HMD architectures

La première impression qui se dégage lors du premier contact avec le site est ce contraste fort entre le paysage du littoral et la ville, parce que jusque là ils ne font pas un. Cette rupture est renforcée par la voie de circulation rapide qui les sépare.Une deuxième observation concerne le rapport qu’entiennent les usagers avec la mer. C’est soit un rapport frontal : on s’arrête devant la mer, on la contemple, on écrit sur un papier ou on lit un livre (ce rapport frontal se caractérise par des usages statiques).
Sinon les usagers longent le littoral en pratiquant du footing ou en déambulant, c’est donc souvent des usages dynamiques qui caractérisent ce type de rapport: les usagers profitaient plus de l’air frais, de l’odeur de la mer ainsi que de la vue sur cette dernière.

Dans un deuxième temps , et pour mieux comprendre et maîtriser ce site qui s’étale sur 5 Km environ , il fallait le décomposer en séquences. Cette décomposition s’est basée sur les différentes couches qui séparent Rabat et
la mer et a donné lieu à quatre séquences distinctes.

Partant de cette première lecture et de l’idée reçue que Rabat a toujours tourné son dos à la mer, le projet vise réconcilier les deux par la superposition de deux systèmes: un système dynamique et un système statique.

Le système dynamique reflète la nature ( la fabrication divine). Il reflète la mer atlantique avec le mouvement de ses vagues et la nature accidentée de son littoral. Il est traduit par des murs de soutènement qui font aussi office de garde corps. Ces murs , par leur forme rappellent le mouvement des vagues. Pour représenter ce mouvement, on s’est appuyé sur une peinture qui l’interprète en 2D, Ainsi était-ce plus faisable de réinterpréter cette peinture sous forme de murs. Ces murs ou plutôt ces vagues traversent les différentes couches et soulignent la topographie du littoral dégageant l’image de la mer qui avance vers Rabat. Ils sont contextualisés car ils tentent de retranscrire fidèlement la nature, mais aussi et surtout parce qu’ils ne défigurent pas ce site unique qui ne peut exister autre part. Car, l’objectif est non pas de remanier le site pour qu’il ressemble à la ville (la fabrication humaine) mais de le rendre accessible et appropriable par les gens.

Le deuxième système est le système statique. C’est le système qui reflète la ville (la fabrication humaine). Il est traduit par des plates forme de contemplation qui sont positionnées de manière à marquer le passage d’une séquence à l’autre.Ces plates forme sont des portes d’entrées vers la mer, des sutures avec leur revêtement qui traverse la voie qui séparait Rabat et la mer. Cette fois-ci, c’est Rabat qui avance vers la mer. Elles sont aussi des moments d’arrêt car elles abritent les usages statiques. Aussi, elles matérialisent le rapport frontal avec la mer. Elles sont décontextualisées, détachées du sol et ne reflètent pas la nature du littoral, car, elles sont là pour rappeler la ville.

Bref, c’est au niveau de ce projet que se fait la rencontre entre
Rabat et la mer.