Le Mur Habité | Nicolas Lebunetel

Si la vocation première du Mur Habité est de minimiser l’impact sonore des circulations ferroviaires, nous avons préféré lui attribuer, en premier lieu, une valeur sociale, qu’elle établisse ainsi un dialogue avec les nouveaux équipements implantés sur le site Bernard Duval. Le Mur Habité s’inscrit dans cette initiative de renouveau urbain, dans cette mutation du vivre ensemble. En réponse aux Ateliers du Vent, collectif artistique installé dans l’ancienne usine Picard-Amora, le Mur Habité propose une lecture et un usage ré-créatif. Plus qu’un équipement technique, le Mur Habité fait avant tout figure de proue. Elle est le moteur, aux côtés des Atelier du Vents, d’une polarité culturelle.

Se déployant sur un linéaire de 110 m, l’ossature en bois, constituée de 24 portiques espacés de 4,80m, porte un écran acoustique composé de panneaux pleins et transparents fixés sur une structure métallique secondaire. La façade plissée, donne à lire ondulations et variations des volumes, comparable au rideau de scène. La trame, organisée en rangs horizontaux et verticaux, offre une lecture aléatoire du bâti. Par ailleurs, cette composition atypique, enrichie et séquencée de fenêtres paysagères, livre de nombreuses percées visuelles en début et fin de passerelle.

Les façades se veulent animées, tant dans leurs formes que dans leur invasion par le végétal. A l’image d’un vauxhall, il donne à voir et à être vu. Il théâtralise ses usagers, il devient à lui seul un support d’expression culturelle, humaine. Sa promenade, en hauteur, donne à observer ses environnements proches et lointains, comme un panorama sur la skyline de la métropole rennaise.

A cette structure, se plugg des modules en ossature bois, en référence aux constructions scénographiques, et qui accueillent artistes et artisans. 

Porteuse de son paysage, le Mur Habité se laisse coloniser par la glycine, la clématite ou le chèvrefeuille. Il propose de se (re)connecter aux sens que son l’odorat, la vue, le toucher ou l’ouïe, par la richesse de sa flore, par sa couleur culturelle atypique, par la variété des matières qui le composent ou encore, par la clameur de son activité.