Construction du lycée Nelson Mandela | philippe gazeau architecte

Implanté sur le plateau d’Etampes surplombant à perte de vue le paysage naturel et agricole, le nouveau lycée d’Etampes est le premier objet construit de l’urbanisation de l’ile de France visible depuis la plaine beauceronne. Le bâtiment s’installe à la frontière de ces deux territoires, et prend le parti d’y adhérer en constituant lui-même une sorte de paysage construit, malgré son échelle importante. L’implantation sur le terrain et l’intégration dans le site de ce bâtiment-paysage ont motivé la mise en place de plusieurs stratégies environnementales, architecturales et techniques. Des performances environnementales exigeantes imposent une optimisation de l’implantation et de la forme du bâtiment. L’implantation centrale en milieu de terrain, offre un recul important et permet au bâtiment une meilleure relation avec les lotissements existants et un large dégagement des vues sur la vallée. Cette position négocie et optimise l’encastrement du lycée dans le dénivelé du sol naturel, pour offrir deux niveaux d’accès. Ce niveau semi–enterré augmente l’inertie du bâtiment et réduit d’un étage la façade Nord, par rapport à celle orientée au Sud. L’occupation de toute la largeur du terrain permet d’installer l’ensemble des façades du nouveau bâtiment Nord/ Sud. La forte compacité du nouveau lycée est une donnée essentielle de notre projet. Ce bâtiment très compact, organisé autour de patios intérieurs apportant la ventilation et l’éclairage naturel de tous les espaces. Cette forme efficace et utile épouse la configuration optimum des espaces et de leurs surfaces respectives et se traduit concrètement par une économie de 823 m² shon, dans le respect du programme et des surfaces utiles. Elle évite les décrochements superflus des anciennes figures en peigne ou à redents, et privilégie en façade la fluidité des lignes brisées continues offrant au lycée une silhouette mobile et singulière. L’empilement de tous les programmes dans une forme efficace et compacte engendre une concentration rationnelle des flux distribués à partir d’un seul noyau vertical qui met en relation tous les niveaux, intérieurs et extérieurs au coeur du lycée. Au Sud, depuis l’entrée principale du lycée, la cour de récréation mène vers le hall et les espaces de la vie. Au Nord, les espaces extérieurs sportifs et de desserte prolongent ou distribuent directement, mais distinctement, les ateliers, les locaux sportifs. Le deuxième étage concentre les enseignements où sont regroupés les locaux ventilés naturellement. Ces espaces bénéficient d’un système de préchauffage de l’air extérieur renforcé par une allège filante habillée extérieurement de panneaux solaires et de cheminées de ventilation dont les hautes silhouettes animent le paysage des toitures végétalisées. A tous les niveaux, un travail précis sur le dessin des brisures des façades des patios permet une dilatation des circulations aux endroits regroupant beaucoup d’élèves en même temps. A l’extérieur, les lignes brisées des façades caméléon produisent des effets de moirages épousant les couleurs et les ambiances du paysage construit et naturel environnant.