La Pibale | Venezia Ferret

La Pibale Maison-Restaurant Contis Plage village insolite des Landes entre océan et forêts paradis aux murailles de dunes et aux milles secrets... L'un d'entre eux la Pibale. Une institution une tradition. Des omelettes de « Mémé Charlotte » pour régaler les cyclistes courageux avant un bon bain de mer à la célèbre faena de « Rico » et « Momette » aujourd'hui la Pibale est connue de toutes les générations et fait parti du paysage et de l'Art de vivre de ce petit village loufoque dernier lieu avant l'Amérique! A la fois lieu de vie de ses propriétaires et café restaurant à l'identité forte l'enjeu était de taille pour cette réhabilitation dans le respect intégral du patrimoine de ce lieu tout en apportant une nouvelle signature architecturale. Comment s'enrichir du passé et ne pas le dénaturer pour nourrir l'avenir ? Comment insérer la création contemporaine dans un paysage riche en tradition ? Comment concilier un lieu de vie privé à un lieu de vie public ? Croisement de deux architectures: Architecture traditionnelle landaise et Architecture contemporaine. La Pibale se composait d'un bâtiment principal en ossature bois et remplissage briquette caractéristique de l'architecture traditionnelle landaise du début XX et d'une grange construite dans les années 70' de manière un peu chaotique servant d'annexe au restaurant et de logements aux propriétaires. Compte tenu de l'état des bâtiments des nécessités fonctionnelles et de la valeur architecturale et sociale que représente chacune des deux entités la décision de démolir la grange fut prise pour créer un projet unique mettant en valeur la volumétrie du bâtiment conservée. L'enjeu mais aussi le concept du projet est « l'imbrication » à différents niveaux; l'imbrication de deux époques de deux architectures l'une traditionnelle l'autre contemporaine et de deux programme : une maison et un restaurant. La nouvelle Pibale résolument contemporaine s'élève donc en maintenant une nette respiration vis à vis du bâtiment existant. Elle dialogue avec lui par un jeu de toitures qui s'alignent sur les volumes du vieux bâtiment. L'entre-deux rapidement colonisé par les tables du restaurant constitue en quelque sorte « l'espace vital » à la cohabitation des deux architectures qui s'effleurent à peine par le porte-à-faux de la toiture abritant l'orchestre. Une insertion architecturale réfléchie issue du site. Le village de Contis a été construit dans la lette paysage sabloneux désignant sur tout le littoral atlantique le territoire entre l'océan et la forêt domaniale des Landes. Il apparaissait donc comme évident que ces deux paysages d'exception se laisse découvrir au travers du bâtiment. Un des concepts fondateurs du projet a été de penser la maison comme totalement transparente d'Est en Ouest orientant le regard tantôt vers la forêt tantôt vers l'océan. A l'inverse elle est totalement fermée au Nord pour se protéger des nuisances sonores du restaurant et des vents dominants. Au sud elle s'ouvre ponctuellement pour maîtriser des apports solaires et dégager des vues ciblées vers le linéaire dunaire intact de toute construction. La nuit lorsque le paysage s'efface dans l'obscurité c'est le bâtiment qui s'anime en restituant sa géométrie dévoilées par sa transparence. Le ciel apparaît alors au travers du bardage bois à claire voie conférant au bâtiment une certaine légèreté. Double lieu de vie : la maison et le restaurant A l'image de Contis no man's land l'hiver et gorgé de vacanciers l'été cette « maison restaurant » vit au rythme des saisons et des moments de la journée. Son rez-de-chaussée est dédié à l'activité estivale du restaurant et à une boutique avec espace nuit attenant conçue pour pouvoir être utilisée en appartement l'hiver. Les deux étages sont dédiés aux espaces de vie des propriétaires. La maison se développe au premier étage par un salon-bibiothèque à ouest depuis lequel on aperçoit l'océan au loin à travers les carrelets de bois et par deux chambres est en clin avec le levé du soleil regardant vers la forêt. La pièce à vivre a été placée au deuxième étage au point le plus haut du projet pour bénéficier d'une vue panoramique sur l'océan atlantique et la forêt. La direction diagonale de la pente de sa toiture est volontairement différente des autres pour s'incliner contre les vents dominants nord-ouest et ouvrir le volume intérieur vers le sud-ouest où se dévoile le paysage le plus sauvage du site le linéaire de dune vierges. Une démarche environnementale et durable globale. Le bâtiment est en osmose avec son site sa situation géographique et son climat. Les espaces ont été conçus pour s'adapter aux différents moments de la journée et pour pouvoir changer d'usage selon la saison. Le bâtiment a une volumétrie compact et une épaisseur suffisamment mince pour pouvoir avoir des pièces doubles ou triple orientée permettant une ventilation naturelle et un échange d'air par baies opposées est-ouest ou nord-sud dans tous les espaces. Hormis les fondations et la dalle du rez-de-chaussée qui sont en béton la totalité du bâtiment est conçu en bois. Concernant la structure les planchers et la charpente sont en poutre I bois industrielle reposant sur des murs ossature bois préfabriqués. L'isolation est en fibre de bois haute densité pour optimiser le confort d'été. Le revêtement de façade est un bardage bois à clairevoie. Les couvertures sont composées de panneaux bois support d'étanchéité et d'une surtoiture bois à clairevoie mise en ouvre dans la continuité du bardage de façade. Les revêtements de sol des pièces sèches de la maison sont en plancher artisanal composé de plaques de contreplaqué CTBX. La maison est entièrement chauffée au poêle à bois dont le stockage trouve également sa place dans la conception du projet puisque pendant l'hiver il créé une façade en rondins sous l'escalier d'accès à la maison. La nouvelle Pibale un pari tenu d'architecture contemporaine dans le respect d'un site d'un lieu de vie au cour identitaire fort.