Architecture des Milieux - Ecole Spéciale d'Architecture (Paris) | Sofia Tsagkera

-L’objectif est d’associer recherche et projet : stratégie territoriale et formes architecturales. La capacité d’invention du projet sur hypothèse est fortement articulée à la capacité d’analyse du milieu considéré.- THESSALONIKI_In which way cuisine can regenerate the city? -Sofia TSAGKERA From one era to another, all cities are being transformed to adapt to new needs. The city of Thessaloniki is not an exception to this rule. Founded in the 3rd century BC, the city went through the centuries assuming an important role in the southern Balkan area thanks to its strategic position, from a geopolitical point of view. Byzantine co-capital with Constantinople, it became the second largest city in the European part of the Ottoman Empire to carry at the end the honorable title of the Greek "co-capital". Today, the metamorphosis of the city is accelerated by the crisis. A crisis which is not only economic, but it also becomes a social crisis that affects the cohesion of the population. The word crisis comes from the Greek word krisis which means judgment, sorting, and finally decision. The word itself generates a way of thinking full of action and precaution. Using this term as a start, the role of an architect, whose domain of intervention is the inhabited areas, would be to identify and activate solidarity in a given environment and lead it to a vivid metamorphosis. At the end of the World War II, Thessaloniki revealed her triple identity: Greek, Turkish and Jewish which runs through its history and culture. Its architecture as well as its way of living -especially its kitchen- are, from this point of view, interesting. My hypothesis is that the food itself and, of course, the eating habits of the people of Thessaloniki are a vital resource for the regeneration of the city as an inhabited area. Indeed, this cultural mix has led to a mixed kitchen which is always based on the principles of the Mediterranean diet. In addition, all times and places in which we consume food is a representation of social harmony. Today, in a particularly severe crisis, we propose a critical reorganization of territorial space using practices related to food. Solidarities and new interactions between the city and the countryside, between the places of consumption and the production sites are revealed ... The objective of this project is the regeneration of the city and the restoration of its social cohesion by its cuisine and its gastronomic habits integrated in the public space, in order to reactivate the entire network of production-distribution-consumption of the surrounding area. THESSALONIQUE_Comment la cuisine peut régénérer la ville? - Sofia TSAGKERA D’un époque à l’autre, toutes les villes se métamorphosent pour s’adapter à des nouveaux besoins. La ville de Thessalonique n’échappe à cette règle. Fondée au 3e siècle avant J –C, la ville a traversée tous les âges en assumant un rôle important au sud des Balkans grâce à sa position stratégique, d’un point de vue géopolitique. Co-capitale byzantine avec Constantinople, elle est devenue la deuxième ville la plus importante de la partie européenne de l’empire ottoman pour porter finalement le titre honorifique de « Co-capitale » grecque. Aujourd’hui, la métamorphose de la ville est accélérée par la crise. Une crise qui n’est pas seulement économique, mais qui dévient aussi une crise sociale qui a des effets sur la cohérence de la population. Le terme crise vient du mot grec krisis qui signifie le jugement, le tri et, finalement, la décision. Le mot lui-même appelle une pensée de l’action et de la précaution. A partir de là, le rôle d’un architecte, dont le champ d’intervention est les milieux habités, pourrait consister à repérer et activer les solidarités à l’oeuvre dans un milieu donné et de le conduire vers une métamorphose vivifiante. Au sortir de la seconde guerre mondiale, Thessalonique a révélé la triple identité : grecque, turque et juive, qui traverse son histoire et sa culture. Son architecture, mais aussi ses modes de vie et en particulier sa cuisine sont, de ce point de vue intéressants. Mon hypothèse est de dire que la cuisine et les habitudes culinaires des habitants de Thessalonique sont une ressource essentielle à la régénération de la ville, en tant que milieu habité. En effet, ce mélange culturel a animé une cuisine mixte mais toujours basée sur les principes de la cuisine méditerranéenne. De plus, de tous temps, les lieux dans lesquels on consomme la nourriture constituent une représentation de l’harmonie sociale. Aujourd’hui, dans un contexte de crise particulièrement grave, on constate une réorganisation critique de l’espace territorial des pratiques liées à la nourriture. Des nouvelles interactions et solidarités voient le jour entre la ville et sa campagne, entre lieux de consommation et lieux de production… L’objectif de ce projet est la régénération de la ville et la restauration de sa cohérence sociale par sa cuisine et ses habitudes gastronomiques intégrées dans l’espace public, afin de réactiver tout le réseau de Production-Distribution-Consommation de la région environnante.