Médiathèque Tiers-Lieu

Le projet se situe à Courcelles-lès-Lens, une commune de 7 500 habitants dans le bassin minier des Hauts-de-France. Situé en centre bourg, le tissu urbain y est essentiellement composé de maisons mitoyennes et semi-mitoyennes en R+1, créant ainsi une homogénéité des gabarits construits.

L’objet du concours portait sur la réhabilitation d’une ancienne surface commerciale désaffectée de 1 200 m2 et de son parking. Le site donne également accès à la salle des fêtes communale en fond de parcelle.

Le projet accueille une médiathèque tiers-lieu :

• une médiathèque proprement dite de 731 m2,
• un atelier de cuisine pédagogique de 46 m2,
• un auditorium de 150 personnes de 152 m2,
• des locaux annexes (bureaux, réserves, stockages, locaux du personnel) et techniques de 191 m2,
• un patio mutualisé de 110 m2,
• des espaces extérieurs (parvis, stationnements, jardins) de 6 753 m2.

Le projet vise donc à transformer un « temple de la consommation » (le bâtiment commercial existant) en « cathédrale de la culture » ; non pas au sens de remplacer l’un par l’autre, mais en prenant le meilleur de l’un et de l’autre.

Dans le cadre de la réhabilitation, le projet préserve les qualités du bâtiment commercial — à savoir la surface importante qu’il met à disposition et la liberté d’aménagement qu’il propose par l’absence de tout mur porteur ou de poteau sur de grandes distances. Il a fallu apporter ce qui nécessaire au bon fonctionnement d’un équipement public : la lumière, les vues sur l’extérieur, le confort, la qualité des espaces et une identité forte.

La structure du bâtiment existant ne pouvant accepter le poids d’une rénovation thermique onéreuse, seuls quelques murs de maçonnerie et la dalle basse sont conservés. Un nouveau projet est créé dans cette enceinte et sur la base d’un dispositif volumétrique qui fait référence aux gabarits des maisons à étage présentes autour du site : un système de coques est mis en place afin d’optimiser l’acoustique interne (vaste forme de boîte à œufs) et être visible par-delà les murs existant pour révéler et transfigurer une nouvelle identité au bâtiment.

Les coques sont toutes identiques ; elles sont juste pivotées les unes par rapport aux autres afin que les pans vitrés placés sur les faces les plus élevés, assurent la ventilation naturelle, amènent de la lumière naturelle au cœur de la médiathèque et ménagent des vues variées sur le ciel, les arbres, le clocher de l’église, etc.

Le projet s’inspire également des qualités du bâtiment commercial initial à savoir la surface importante qu’il met à disposition et la liberté d’aménagement qu’il propose par l’absence de tout élément porteur sur de grandes distances. En ce sens, l’ossature métallique porte l’ensemble de la toiture dont 750 m2 sans porteurs intermédiaires, assurant ainsi une très grande flexibilité des usages et une éventuelle réversibilité programmatique.

Le réseau de chéneaux naturels entre les coques alimente des gargouilles métalliques qui mettent en scène l’écoulement des eaux de pluie vers les espaces verts alentour.