Institut hospitalo-universitaire, Marseille | Gaëlle Martin

Marseille / France

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CONTEXTE
LA VALEUR DE L’USAGE


Cette valeur trouve ici sa pleine mesure. 


Quoi de plus complexe que de réaliser une conception-réalisation-maintenance en quatre années pour les laboratoires et la prise en charge des maladies infectieuses de demain?
Fort de l’expérience acquise depuis des années par l’Infectiopôle Sud, la prouesse d’installer cet IHU en centre-ville de Marseille devient, somme toute, un geste qui semble banal. Pourtant cette performance n’est rendue possible qu’avec une maitrise profonde des processus techniques et de sécurité. Cela donne un environnement performant pour une recherche de pointe.
Sur la base du programme très établi par EGIS (AMO), c’est un assemblage délicat qui met en cohabitation chercheurs, soignants et patients dans un univers rendu sensible par la présence de maladies infectieuses. L’IHU assemble des usages variés où l’excellence côtoie le quotidien, où les préoccupations profondes du chercheur rencontrent la souffrance du patient et son besoin de réconfort.


«Au XXIe siècle, les maladies infectieuses et tropicales demeurent la première cause de mortalité dans le monde avec 17 millions de morts par an, d’où la nécessité de constituer un centre d’excellence en matière de soins, d’enseignement et de recherche devenant une entité unique en Europe dans ce domaine.»
Professeur Didier RAOULT. Directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection


L’IHU DE MARSEILLE


Six grandes villes françaises se sont vues dotées d’un établissement de recherche et d’excellence dans le cadre des Instituts Hospitalo-Universitaires, Marseille accueille celui dédié aux maladies tropicales et infectieuses. Issus du grand emprunt, les IHU couplent des investissements publics et privés pour les concentrer vers davantage de moyens et les faire converger vers un champ de recherches et d’expertises partagées. Le terrain fourni par l’Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille au travers d’un bail emphytéotique se situe à l’entrée de l’hôpital de la Timone, en lieu et place d’un parc de stationnement, et donne directement sur le Boulevard Jean Moulin. L’équilibre économique de l’IHU tient sur un coût immobilier amorti au terme des 10 prochaines années de fonctionnement. L’IHU de Marseille a été réalisé dans le cadre d’un marché de Conception Réalisation Maintenance (CREM).


 


UN NOUVEAU MODÈLE D’HYBRIDITÉ


Alors que les programmes de recherche en France sont généralement soit publics, soit privés, l’IHU de Marseille représente un nouveau modèle, hybride, qui laisse à chacun le soin de développer ses programmes de recherche propres tout en bénéficiant de moyens partagés. La mutualisation des locaux, des techniques en un même lieu met en oeuvre une synergie entre les équipes.
Les principaux organismes de recherche seront présents : CNRS, INSERM, tout comme la recherche militaire et celle de l’AP-HM. Ces organismes peuvent le cas échéant mettre en corrélation leurs recherches pour accélérer les processus d’identification virale lors de pandémie.


MINERALITÉ MÉDITERRANNÉENE


C’est une concrétion sculptée par la lumière, un bloc extrait du sol, car il s’en décolle et se soulève pour dégager l’entrée. Un bloc net ciselé dans des lignes horizontales la matière telle « les pierres sauvages » de l’abbaye du Thoronet, encore marquées des coups du ciseau ou de la gouge, accroche chaque vibration de lumière. L’allégorie est ici donnée par un béton à haute performance, qui a trouvé à Marseille une première partie de ses lettres de noblesse dans le MUCEM. Ce béton de fibre a été choisi pour protéger l’édifice et tamiser la lumière. Les horizontales, régulièrement mises en oeuvre, sont constituées de lames moulées, finies sur six faces, conçues pour s’assembler savamment et présenter leurs facettes au soleil, sous des incidences variées qui renvoient une vision de l’IHU en dialogue avec les variations quotidiennes de l’astre. Les proportions de sa volumétrie franche, associées à la pureté de sa matière font de l’IHU un temple de la recherche. 



UNE PRÉSENCE URBAINE ET UNE ARTICULATION


L’IHU a effacé le parking qui grevait la séquence d’accueil de l’hôpital de la Timone. C’est maintenant une pièce maîtresse qui affiche sa véritable présence, sans ostentation. Une volumétrie à l’échelle du boulevard Jean Moulin, et dont le décalage en fait un point de mire dans la remontée du boulevard Baille sans pour autant en faire un but. Une profondeur de champ est dégagée de part et d’autre de l’édifice. Elle invite le regard du piéton à aller au-delà de sa façade première pour découvrir ses institutions mères que sont l’hôpital de la Timone et la Faculté de Médecine. La distance que l’IHU installe avec la fondation Mac Donald prévient la confrontation d’échelle tout en éloignant une poche de service en retrait de la rue. Quant à l’hôpital de la Timone, il devient le pavillon vitrine de son renouvellement. Maintenant installé derrière une rangé d’arbres et en alignement sur le boulevard, son parvis accueillant invite à entrer.


 


FICHE TECHNIQUE



Conception-réalisation-maintenance :
SAS François Fondeville (entreprise mandataire)
Axima - Inéo - AIA
Localisation : Marseille
Programme :
- Laboratoires (dont un étage de haute sécurité, dit NSB3),
- Laboratoires de recherche 10 000 m² (soit environ 150 chercheurs) dont 2 500 m² sont en confinement biologique de niveau 3
- Enseignement (9 salles de cours dont 1 amphithéâtre de 150 places),
- Hospitalisation 3 300 m² et 75 lits répartis en 3 Unités d’hébergement dont 25 réservés aux malades hautement contagieux et traités en confinement biologique de niveau 3
- Hôpital de jour, consultations, conseils aux voyageurs
- Locaux support : bio banques, réserves, archives
Maîtrise d’ouvrage : Fondation Méditerranée Infection
Assistant Maîtrise d’ouvrage : Egis Conseil Bâtiments, Agence Méditerranée
Entreprise mandataire du groupement: SAS François Fondeville
Architectes : AIA Architectes- Jérôme Bataille, Sisley Carnus, Mahfoud Bennacer
Ingénierie structure, VRD, Electricité, Economie, Synthèse : AIA Ingénierie
BET Fluides, laboratoires : Auberger-Favre
Lots courants forts/courants faibles : Cofely Ineo Gdf Suez, Ineo Provence et Côte d’Azur Snc
Lot CVC/plomberie : Cofely Axima Gdf Suez
Mainteneur : Cofely Axima Gdf Suez et Cofely Ineo Gdf Suez
Surface : 23 600 m² SDO, 13 900 m² SU
Coût des travaux : 49 M€ HT soit 2 000 € / m²
Calendrier :
février 2012 : concours gagné
septembre 2016 : livraison
Crédits photos : Milene Servelle

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