POLE TECHNOLOGIQUE EXTENSION DE L'UNIVERSITE MOHAMED V A TAMESNA

Concevoir le nouveau campus technologique de Tamesna fut pour nous l’occasion de réfléchir en profondeur sur ce qu’est un campus technologique aujourd’hui dans un contexte où tout a changé ; les étudiants, les outils d’enseignement, l’univers de la documentation, la conception des équipements et des services publics. Plus conviviaux, les campus technologiques doivent être flexibles, pour s’adapter aux nouveaux usages et aux exigences réglementaires d’accessibilité à tous et de développement durable.
Un campus technologique est avant tout un haut lieu du savoir, un lieu urbain, un noeud dans la ville, un centre de vie commune, un espace de rencontre, d’échange et de savoir…etc. Il est également un lieu précis où l’on trouve une information particulière.
Un tel équipement doit frapper les esprits, souligner d’un geste architectural fort et durable cette
initiative en faveur des sciences théoriques et pratiques, étudiés, décortiqués, expérimentés, analysées.
Pour cela, nous avons conçu un bâtiment fonctionnel, écologique, mais aussi porteur de sens : Le livre, le disque,….mais aussi l’architecture comme support de la pensée humaine. Un bâtiment dont la fonction est de diffuser le savoir ne peut se limiter à ces seules fonctionnalités, mais doit constituer un médium à part entière.
Il y a dans notre campus technologique une part d’enracinement et une part d’universel, de local et de mondial. Face à ce qui apparaît comme un risque de dilution de l’identité, les campus
technologiques sont chargés d’organiser la résistance comme autant de points d’ancrage des identités locales. Donner accès au monde, oui, mais dans un espace d’appartenance culturelle qui offre assez de points de repère pour ne pas être submergé.
Aussi, nous avons choisi d’ancrer le projet au sol par le truchement de sa base de couleur blanche au service de deux murs en érection, à l’instar des sciences exacts. Les patios végétalisés sont une réécriture contemporaine de la cour ombragée des maisons du littoral marocain.
Le pôle technologique n’est pas une institution conventionnelle, il est avant tout une expression
scientifique et rationnelle. Les composantes du projet entre bâti, minéral et végétal répondent à des préoccupations environnementales mais également à des préoccupations symboliques : le bâti (murs d’enceinte) comme lieu de méditation des sciences et le végétal (patios végétalisés) à l’image de l’univers qui excite l’imaginaire.
Le volume parallélépipédique du projet est traité de la manière la plus pure qu’il soit : léger, blanc, et lisse. La recherche du savoir étant un devoir plus qu’un droit, le campus, à la manière d’un lieu de culte,procure ce sentiment profond transcendance