Mémoires du lieu | Noël Fressencourt

«L’architecture commença comme toute écriture. Elle fut d’abord alphabet»...Victor Hugo.
En effet, avant d’écrire, l’homme a construit, édifié. Il a signifié et transmis dans la pierre, ce qui tend à rappeler que l’architecture est le langage universel.
Ainsi le projet choisi, fait référence au lieu, qui est ponctuée par le nouvel ordre des colonnes de la maison du directeur. Sauf que dans le cas du projet, le vide alterne avec l’histoire et la lumière.
Cette nouvelle syntaxe que Ledoux composa, résonne désormais dans le concept du musée de la Saline après la Saline, réalisé en co-création avec mes étudiants de BTS DE.
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L’exposition Mémoires du Lieu retrace l’histoire de la Saline royale de 1895 à nos jours.
Devenu « bien de l’État » à la Révolution, acheté et vendu plusieurs fois au XIXe siècle, le site arrête toute activité industrielle en 1895.
Certains esprits s’émouvant de la perte d’un tel patrimoine, la Saline est classée Monument Historique en 1926 et acquise en 1927 par le Conseil général du Doubs, puis fait l’objet de nombreuses campagnes de restauration de 1932 à 1996. Pendant des décennies, la Saline a cherché sa nouvelle vocation. Dans les années 1930, des travaux furent entrepris en vue d’accueillir les haras de Besançon, projet abandonné à la veille de la Guerre. Les bâtiments deviennent alors le reflet des années noires (camp de rassemblement puis l’internement de Tziganes de 1941 à 1943). Après de nouvelles interrogations, la Saline trouve dans les années 1970 sa vocation de lieu culturel et de recherche avant d’être classée au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1983.