Ecole Ste Hélène du Lac

" Toute architecture appartient à un contexte ; géographique, historique, ou économique, elle n’est pas transposable. Elle appartient également à une époque, avec ses codes et ses contraintes propres.. L’école de Sainte-Hélène-du-Lac s’inscrit totalement dans ces préceptes : sur un plan urbanistique, elle propose une structuration de l’espace constituée par le tryptique Mairie/ école /salle polyvalente, et crée un dialogue avec cette dernière à travers son parvis commun et son orientation. sur un plan géographique, sa morphologie est dictée par la direction des vents dominants, l’ouverture sur le paysage et la lumière naturelle. sur un plan historique, sa halle centrale évoque les anciens séchoirs à tabac qui parsèment le bourg : toiture 2 pans, grand volume libre intérieur avec charpente apparente et clins ajourés pour permettre la ventilation naturelle. Elle répond également aux attentes de son époque : - à travers l’utilisation de matériaux d’aujourd’hui : bois, métal, polycarbonate, matériaux souvent utilisés dans la construction rurale pour leurs qualités de pérennité, de coût, et d’entretien. - mais aussi et surtout à travers une démarche environnementale particulièrement performante : utilisation quasi exclusive de bois local (bois des alpes) pour sa construction. Le choix d’une construction bois permet également l‘absorption sur ce projet d’environ 135 tonnes de Co2, participant activement à la lutte commune contre le réchauffement climatique très bonne isolation et étanchéité à l’air extrêmement performante (supérieure au label minergie pour une maison individuelle, et 7 fois plus performante que le minimum requis pour une école), amenant une consommation et un coût énergétique particulièrement bas toitures terrasses végétalisées chaufferie à granulé bois (énergie renouvelable) récupération des eaux de pluies, stockage et réutilisation pour l’arrosage des jardins et l’alimentation de la mare pédagogique éclairement des circulations par canons à lumière naturelle traitement de l’air optimal, avec détecteurs et affichage des taux de Co2 utilisation d’enduit terre crue pour réguler naturellement l’hygrométrie intérieure utilisation de produits de finition (peintures, vernis, sols, cloisons…) sans diffusion de COV (composés organiques volatiles) éclairages basse consommation, à détecteur de présence ou sondes de luminosité Parce que nous pensons qu’un bâtiment, tant lors de sa construction qu’après, a un grand rôle pédagogique à jouer, ce point a également été traité pour l’école de Sainte-Hélène-du-Lac . Ainsi, plusieurs visites à des moments clés du chantier ont été organisées pour les enfants de l’école de Sainte Hélène, mais également pour des gens de l’extérieurs, professionnels du bâtiment ou simples curieux férus d’architecture. Les aménagements intérieurs ont été pensés pour les enfants et le fonctionnement ultérieur : cimaises pour l’accrochage de tableaux dans les circulations, vitrines dans les ateliers, fenêtre intérieure sur la chaufferie, conduits de ventilation visibles dans la halle… Les aménagements extérieurs sont également variés avec une cour structurée proposant plusieurs espaces différenciés – jeux de ballons, espaces verts, petit amphithéâtre, « boites à pique-nique », jardins et mare pédagogiques… Enfin, une école ne fonctionnant pour son usage principal qu’environ 120 jours par an, le bâtiment a été conçu afin de permettre une utilisation autonome de son espace central, le proposant ainsi à des usages extérieurs en dehors des périodes scolaires : associations, réunions, ou événements ponctuels… La légitimité d’une architecture ainsi «fouillée» -et son coût intrinsèque- peut se poser. Parce qu’il a été prouvé qu’un environnement de qualité influe positivement sur le moral et les performances de ses utilisateurs -et donc qu’un bâtiment a aussi un coût social- notre objectif a été de réaliser une école la plus qualitative possible.... … et quoi de plus important pour une école, que de contribuer à l’épanouissement et à la réussite de ses élèves ? " Emmanuel Naud-Passajon et Jean-Paul Déjos Architectes